
di Vito Vacca et André-Yves Portnoff
La position géographique et les ressources naturelles déterminent, en partie seulement, le développement d’une région. Des facteurs immatériels, se résumant en trois mots, vision, valeurs, volonté, se révèlent déterminants.
La vision est la capacité de se projeter en avant : ceux qui ne peuvent pas imaginer leur propre futur, celui qu’ils souhaitent, seront contraints de vivre un avenir conçu par d’autres. Sénèque nous rappelle qu’il n’y a pas de vent favorable pour ceux qui ne savent pas où ils veulent aller. Pour un territoire, cela signifie avoir une vision claire de ses forces et faiblesses, comprendre son passé afin de mieux construire son avenir.
Le passé est riche d’importantes leçons, comme celles que nous fournit l’histoire de Venise. Il y a mille ans, était-il rationnel d’envisager de créer une plate-forme du commerce mondial dans la Lagune vénitienne, là où il n’y avait que de petites îles et de la boue ? Un tel objectif était, apparemment, complètement déraisonnable pour un territoire situé au fond de l’Adriatique, mer où une flotte ennemie pouvait facilement imposer un blocus.
C’est là qu’intervient le deuxième facteur : la volonté, qui a permis de relever et de gagner le défi. Les dirigeants vénitiens avaient une vision large du monde, essentielle pour construire un réseau de commerce entre l’Asie et l’Europe du Nord. Ils ont eu la volonté de persévérer décennie après décennie, malgré une succession de difficultés.